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Conseils sur les astuces, pratiques et facteurs de succès pour bien réseauter selon Audrey Mollard

Avril 2023

Ayant impliqué la participation de plus d’une douzaine de participantes, le webinaire offert par Audrey Mollard le 2 décembre 2022 portant sur la réussite du réseautage s’est avéré être un franc succès. Celui-ci a notamment permis aux doctorantes et docteures présentes de se familiariser avec les freins, leviers et opportunités de réseautage. Le télétravail invisibilise et va pénaliser les femmes puisqu’elles seront moins présentes au bureau donc elles ont moins de réseautage et moins de promotion. 

Astuces pour bien se présenter pendant le réseautage 

Parler de sa mission d’entrée de jeu, il faut savoir se vendre. Il faut parler de sa mission et un peu de soi.

Au lieu de dire : je suis doctorante — préciser par exemple : ma mission c’est…

  • Pourquoi développer son réseau professionnel ?
  • Pour avoir du soutien professionnel
  • Les chercheurs et les chercheuses qui collaborent obtiennent les meilleures résultats scientifiques que ceux et celles qui travaillent seuls.es : 1+1=3

Quels sont les freins éventuels au réseautage ?

Audrey nous a parlé de plusieurs freins entravant le déroulement du réseautage, notamment : l’auto-censure, le syndrome de l’imposteur, la difficulté à concilier le travail-famille, le travail du care, les biais inconscients et les stéréotypes de genre qui perdurent. 

Elle nous explique qu’il est important de connaître les trois facteurs d’auto sabotage qui nous évitent d’entrer en relation et nous font rester dans la zone de confort et y travailler. Il s’agit notamment de la peur du regard des autres, la peur de se tromper, la peur du succès (ce que cela va exiger si on s’engage), la peur de prendre des responsabilités, la peur de l’ennui, la peur de perdre sa liberté, la peur que son parcours atypique soit pas bien compris.

Exercice: identifiez quelle est la peur rattachée à votre parcours et travaillez-y de façon intentionnelle.

Quelques astuces pratiques 

  1. Travailler sur son message: quel est mon impact, que voulez-vous avoir dans le monde ? On peut offrir une vision globale /très large. Se poser la question du pourquoi nous amène au message qu’on souhaite apporter
  2. Avant l’événement : Quel est l’objectif spécifique de participer à l’événement ? Partir avec un contact ? Travailler son message
  3. Pendant l’événement: Arrivez tôt, soyez à l’écoute, voir qu’est-ce que l’autre pourrait apporter à ma mission
  4. Après l’événement: Remercier, laisser une trace: dire ce que je cherche (telle collaboration, telle), faire un post sur le réseau en parlant de la mission et en taguant. Être positif et célébrer au moins trois réussites par jour pour garder une attitude positive.

Pour conclure

Grâce aux astuces et pratiques qu’Audrey a présentées, les participantes ont pu mieux saisir la portée de se mettre au service de sa mission (et non se vendre personnellement), d’identifier des objectifs réalistes et de développer sa confiance en soi. Ces différentes stratégies mettent en lumière une citation bien pertinente lorsqu’on l’on parle de collaboration et réseautage : « Mieux vaut une action imparfaite qu’une parfaite inaction » (anonyme).

 

*** Pour visionner l’ensemble du webinaire, rendez-vous sur notre page Youtube en cliquant ici ***

 

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Échange entre Lydie Belporo (doctorante en criminologie à l’Université de Montréal et Maria Juliana Angarita (doctorante en muséologie, médiation et patrimoine à l’Université du Québec à Montréal) au sujet du forum « Grandeur (et misère ?) de la recherche fondamentale »

Février 2023

LB: Bonjour Maria Juliana, le 24 novembre 2022, tu as participé au forum organisé par les Fonds de recherche du Québec au Palais de Congrès de Montréal peux-tu nous dire en quoi cela consistait ?

MJ: Bien sûr, l’événement se voulait une rencontre intergénérationnelle ouverte au public au long de laquelle des suggestions seraient émises de manière informelle au principal organisme du financement à la recherche dans la province (voir le programme complet ici). Au cours de l’après-midi, les participant.e.s ont discuté à propos de nombreux enjeux du monde scientifique actuel, notamment celui de l’optimisation de la recherche intersectorielle, le lien entre la recherche fondamentale et le secteur privé ainsi que les défis politiques et de financement auxquels les nouvelles générations de chercheur.e.s font face. Les sujets traités ont reflété la formule de l’événement qui proposait un dialogue entre chercheur.e.s de domaines aussi divers que la médecine, la chimie, les neurosciences et la muséologie, se trouvant à de différentes étapes de leurs carrières en recherche. À travers le forum « Grandeur (et misère ?) de la recherche fondamentale », les FRQ ont voulu connaître les opinions de la relève scientifique à propos de l’avenir du milieu.

LB: Une grande partie de la discussion entre les jeunes chercheur.e.s s’est concentrée sur les « coulisses » de la recherche, peux-tu nous en dire plus ?

MJ: Les chercheur.e.s sont aujourd’hui, et plus que jamais, appelé.e.s à être des gestionnaires de projet polyvalent.e.s hautement efficaces. La gestion difficile du temps et des ressources semblerait être, selon certain.e.s participant.e.s, l’une des raisons qui expliquent la perte d’intérêt envers une carrière à long terme dans l’académie. L’un des sujets abordés qui m’a plus interpellé durant l’après-midi fut celui de la frontière entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Des représentants des générations de chercheur.e.s plus orthodoxes présentes au Palais des congrès, ont défendu une séparation stricte entre la recherche menant à la compréhension des phénomènes ­– recherche fondamentale ­­– et la recherche dirigée vers la solution de problèmes concrets ­- recherche appliquée. Certains considèrent alarmant le fait que des organismes comme les FRQSC exigent aux demandeur.e.s de bourses de justifier comment leurs démarches répondent aux problèmes liés à la justice sociale et environnementale (voir une lettre d’opinion sur le sujet, ici). Selon ce point de vue, toute personne ouvrant dans la recherche fondamentale doit maintenir ses démarches scientifiques à l’écart des débats de société. Les représentant.e.s des plus jeunes générations de chercheur.e.s. participant au Forum ont estimé qu’un tel isolement n’était pas possible ni désirable. Le format de la rencontre n’a pas permis d’endiguer plus loin sur le sujet. Des différences intergénérationnelles profondes n’ont été que mises sur la table.

LB: Comment as-tu quitté l’événement ?

MJ: Avec la sensation d’avoir touché à un débat profond et nécessaire sans avoir décortiqué collectivement les questions de fond. Une après-midi n’a pas suffi pour exposer les nuances entre deux tendances qui paraissent se distancier de plus en plus : la recherche « engagée » et la recherche « détachée ». En tant que chercheures sensibilisées aux impacts des conditions sociales dans le métier scientifique, nous avons sans doute plusieurs points pertinents à apporter au débat. Et quel meilleur endroit pour poursuivre la discussion que le RIFDOC ? Voici quelques questions autour desquelles j’invite notre communauté à réfléchir :

  1. Quelles sont les limites entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, pouvons-nous vraiment les séparer ?
  2. Qui peut se permettre une division stricte entre les deux ?
  3. Sommes-nous en tant que membres de la relève scientifique en train de sauter aux conclusions trop rapidement ?
  4. Qu’est-ce que cela implique en termes scientifiques – éthiques et de méthodologie – de répondre à des défis sociaux et politiques concrets par la recherche ?
  5. Qu’est-ce qui explique le fait que les jeunes générations ne semblent pas être dérangées par l’appel à justifier comment leurs recherches et leurs approches s’inscrivent dans leur réalité politique, sociale, environnementale ?
  6. Enfin, à quoi devrions-nous accorder la priorité en tant que chercheures émergentes lorsque nous sommes convoquées par des organismes gouvernementaux pour fournir des solutions, mais aussi exposer les réalités et les défis auxquels nous sommes confrontés ?

Je nous invite à continuer à poser des questions et à imaginer un avenir en recherche qui réponde à nos curiosités intellectuelles, mais aussi à nos quêtes citoyennes.

Merci pour ce très bel échange!

À vos plumes!

Appel à soumissions: Le RIFDOC souhaite mettre en lumière les diverses expériences doctorales de ses membres. Toute personne intéressée à traiter d’une thématique particulière (sujet libre/au choix) est donc invitée à faire parvenir son article de +/- 400 mots à l’adresse courriel du RIFDOC, soit: contact@rifdoc.com